Du bon usage des pompes à chaleur :

Du bon usage des pompes à chaleur :
Dans le cadre du Plan de résilience présenté le 16 mars, le Gouvernement a annoncé un renforcement des primes à l’installation de pompes à chaleur en remplacement d’une chaudière gaz ou fioul.
=> Faut-il recourir massivement aux pompes à chaleur (PAC) pour réduire notre dépendance au gaz russe ? Certainement. Mais pas n’importe comment… au risque d’atteindre le résultat inverse !

La pompe à chaleur est capable de valoriser l’énergie du sol, de l’air ou de l’eau qui nous environnent en la rendant utilisable pour se chauffer : pour un kWh d’électricité consommée, elle restitue de 2 à 7 kWh de chaleur « empruntée » à l’environnement.

Elle constitue donc une alliée essentielle dans la transition énergétique, mais à deux conditions :
1 – Le Coefficient de Performance (COP) d’une PAC est inversement proportionnel à l’écart des températures de la chaleur fournie par la PAC et de l’énergie prise dans l’environnement. Cet écart doit donc être le plus faible possible.
2 – La température maximum que peut fournir une PAC classique est de 55-60°C. Elles sont donc équipées de résistances électriques d’appoint pour augmenter la température à 80 ou 90°C quand il fait moins de 5°C : les PAC fonctionnent alors comme des convecteurs électriques.

Or, plus il fait froid, plus la température de l’eau envoyée vers les radiateurs est élevée, 80°C voire plus pour les bâtiments construits avant 2000.

Si on se contente de remplacer les chaudières par des PAC, les jours où la température extérieure sera inférieure à 5°C, on se retrouvera avec autant de convecteurs électriques.
=> Augmentation de la pointe hivernale couverte par des centrales… au gaz.
=> Augmentation de la facture d’électricité des ménages, particulièrement amère après avoir investi dans une PAC pour faire des économies.

Comment utiliser efficacement les PAC en substitution de chaudières fioul et gaz ?
Pour que les PAC fonctionnent dans de bonnes conditions il faut réduire la température des radiateurs des bâtiments existants, et donc leurs besoins en les rénovant.
Exemple : un bâtiment fonctionnant avec un régime de température départ/retour de 90/70°C. Une rénovation BBC divise par 5 ses besoins et permet un régime de température par grands froids de 43/33°C, la PAC fonctionne dans d’excellentes conditions.

L’incitation à installer des PAC en substitution de chaudières ne peut être efficace pour réduire les consommations de gaz et de fioul qu’à condition d’être accompagnée d’une rénovation globale et performante des bâtiments.